Les Espaces Naturels Sensibles

Depuis 2012, le Département du Gers s’est engagé dans une politique
de préservation et de valorisation des Espaces Naturels Sensibles (ENS).
Le troisième Schéma Départemental des ENS a été adopté pour une période de 6 ans (2023-2028).

Qu’est-ce qu’un Espace Naturel Sensible ?

Un espace est dit naturel quand il est non bâti, fragile et qu’il possède une valeur écologique, paysagère ou sociale. On le définit comme sensible quand son caractère naturel est menacé et rendu vulnérable.

Les ENS sont classifiés comme étant des sites remarquables grâce à leur richesse floristique, faunistique ou paysagère représentative du Département.

Le Schéma Départemental des ENS

Une démarche de concertation

Le Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles (SDENS) du Gers propose un cadre à la politique départementale de préservation, de gestion et d’ouverture au public des ENS. Il a fait l’objet d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire et partenaires concernés par la préservation des milieux naturels.

Piloté par le Département, un Comité de Pilotage est chargé du suivi et de l’évaluation du SDENS.

Le SDENS 2023-2028 compte 75 sites ENS dont 28 classés prioritaires retenus par le biais de différents critères : écologiques, opérationnels et pédagogiques.

Les actions à venir avec les partenaires du SDENS :

  • Un groupe de travail sera créé pour revoir le classement des ENS. Certains sites pourront être labellisés dans un objectif de développement écotouristique. Une concertation avec les acteurs des territoires concernés sera effectuée pour protéger les ENS.
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  • Un groupe de travail sera créé pour mettre en place un outil de la connaissance (Observatoire Départemental de la Biodiversité). Une communication sur la politique ENS du Département auprès des collectivités locales concernées et propriétaires d’ENS sera effectuée pour une meilleure prise en compte de la biodiversité.
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  • Les aides financières du Département pour les porteurs de projets seront améliorées afin de faciliter les acquisitions foncières dans un objectif de préservation des ENS.
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Des objectifs stratégiques

Le SDENS du Gers s’articule autour de 3 objectifs :

  • Préserver les sites naturels majeurs du département par l’acquisition et la gestion par le Département, ou en accompagnant un porteur de projet local (collectivité et association environnementale).
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  • Valoriser, par l’ouverture au public, l’éducation à l’environnement et l’aménagement de sites dans un objectif de découverte des milieux naturels dans le respect des enjeux écologiques.
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  • Accompagner par l’aide technique aux porteurs de projets, une communication spécifique et des réunions de concertation, la protection réglementaire de sites.
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Des actions concrètes

L’acquisition de sites remarquables

Depuis 2012, le Département a acquis 2 sites ENS prioritaires.

L’étang du Moura sur les communes d’Espas et d’Avéron-Bergelle

D’une superficie de 35,92 ha, ce site présente un intérêt écologique remarquable : tortue Cistude d’Europe, plante Fritillaire Pintade, loutre, oiseaux d’eau, … .

Son patrimoine naturel et culturel (moulin, pisciculture extensive) en fait un site pilote pour la Politique Départementale ENS.

Plusieurs opérations de restauration ont été effectuées par le Département, et aujourd'hui ce site est aménagé pour accueillir du public (sentier pédagogique, observatoire). Ces travaux ont été réalisés avec le soutien de l'Union Européenne. 

Son caractère exceptionnel en fait un site dédié à la recherche scientifique par le biais d’un partenariat entre le Département et le CNRS.

Étang du Moura

L’étang du Moura sur les communes d’Espas et d’Avéron-Bergelle D’une superficie de 35,92 ha, ce site présente un intérêt écologique remarquable : tortue Cistude d’Europe, plante Fritillaire Pintade, loutre, oiseaux d’eau, … . Son patrimoine naturel et culturel (moulin, pisciculture extensive) en fait un site pilote pour la Politique Départementale ENS. Plusieurs opérations de restauration ont été effectuées par le Département et aujourd'hui ce site est aménagé pour accueillir du public (sentier pédagogique, observatoire). Son caractère exceptionnel en fait un site dédié à la recherche scientifique par le biais d’un partenariat entre le Département et le CNRS.

La parcelle de Merlère sur la commune de Barcelonne-du-Gers

D’une superficie de 3,75 ha, ce site est un habitat pour la libellule Agrion de Mercure, et le papillon Cuivré des Marais, deux espèces protégées. Il est entretenu en gestion conservatoire (inventaires, entretien adéquat de la végétation) par le Département pour maintenir cette biodiversité.

Parcelle de Merlère

La parcelle de Merlère sur la commune de Barcelonne-du-Gers D’une superficie de 3,75 ha, ce site est un habitat pour la libellule Agrion de Mercure, et le papillon Cuivré des Marais, deux espèces protégées. Il est entretenu en gestion conservatoire (inventaires, entretien adéquat de la végétation) par le Département pour maintenir cette biodiversité.

La gestion de sites et l’accompagnement de porteurs de projets

Des opérations de gestion sont également menées sur d’autres ENS propriétés (en tout ou partie) du Département.

Ce site situé sur la commune de Montesquiou présente une diversité paysagère typique des coteaux de l’Astarac.

Il est constitué de pelouses sèches, de boisements et de zones bocagères faisant s’alterner les mares et prairies humides.

Il accueille des espèces remarquables telles que l’orchidée Orchis Odorant, la tortue Cistude d’Europe et le papillon Cuivré des Marais.

Ce site a bénéficié de la mise en place d’une signalétique ENS.

Les coteaux sont occupés par une chênaie-charmaie et des pelouses sèches surplombant le lac de l’Astarac (communes d’Aussos, Bézues-Bajon, Sère et Saint-Blancard).

Les boisements marécageux du lac présentent un fort intérêt ornithologique en tant que halte migratoire, zone d’hivernage et de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux : Héron Cendré, Héron Garde-Bœuf, Héron Bihoreau Gris. Les coteaux accueillent une faune et une flore remarquables : chauve-souris Murin de Bechstein, papillon Bacchante, reptile Orvet Fragile, et orchidée Orchis Punaise.

Ce site a bénéficié d’un diagnostic écologique.

Un Plan de Gestion préconise des aménagements pour la préservation écologique, la pêche et l’accueil du public.

Un Comité de Gestion du site est en place depuis 2018.

Coteaux et Lac de l'Astarac

Les coteaux sont occupés par une chênaie-charmaie surplombant le lac de l’Astarac (communes d’Aussos, Bézues-Bajon, Sère et Saint-Blancard). Les boisements marécageux du lac présentent un fort intérêt ornithologique en tant que halte migratoire, zone d’hivernage et de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux : Héron Cendré, Héron Garde-Bœuf, Héron Bihoreau Gris. Les coteaux accueillent une chauve-souris remarquable le Murin de Bechstein. Ce site a bénéficié d’un diagnostic écologique et d’une étude de fréquentation. Un plan de gestion préconise des aménagements pour sa préservation écologique, la pêche et l’accueil du public.

Rare hêtraie de plaine de grande taille entrecoupée de clairières, ruisseaux, cette forêt se situe sur les communes de Saint-Blancard et de Sarcos.

Elle est entourée de cultures peu intensives et de prairies et présente des habitats favorables à l’accueil d’oiseaux forestiers (Autour des Palombes et Pic Noir) et de l'orchidée remarquable Néottie Nid d’Oiseau.

Le Département gère cet ENS en partenariat avec l’Office National des Forêts.

Forêt de Saint-Blancard

Rare hêtraie de plaine de grande taille entrecoupée de clairières, ruisseaux, cette forêt se situe sur les communes de Saint-Blancard et de Sarcos. Elle est entourée de cultures peu intensives et de prairies et présente des habitats favorables à l’accueil d’oiseaux forestiers (Autour des Palombes et Pic Noir) et de l'orchidée remarquable Néottie Nid d’Oiseau. Le Département gère cet ENS en partenariat avec l’Office National des Forêts.

Importante unité forestière issue d’une ancienne forêt royale, elle offre un patrimoine écologique (Cistude d’Europe), culturel et paysager particulier.


Elle s’étend autour d’un semis d’étangs et de retenues collinaires sur les communes de Lamothe-Goas et de La Sauvetat.

Le Département a fait réaliser diverses études hydrauliques sur le barrage du lac (dans l'objectif de travaux de mise en conformité) et plusieurs études de suivi de la Cistude d’Europe en partenariat avec l’association Nature en Occitanie.

Forêt de Sérilhac

Importante unité forestière issue d’une ancienne forêt royale, elle offre un patrimoine écologique (Cistude d’Europe), culturel et paysager particulier. Elle s’étend autour d’un semis d’étangs et de retenues collinaires sur les communes de Lamothe-Goas et de La Sauvetat. Le Département a réalisé des travaux de réaménagement hydraulique du lac ainsi qu’une étude de suivi de la Cistude d’Europe, en partenariat avec l’association Nature en Occitanie.

Des travaux de fermeture de l’accès et la rédaction d'un Plan de Gestion, qui préconise les aménagements pour la préservation écologique du site, ont été réalisés en partenariat avec l'association Conservatoire d'Espaces Naturels Occitanie.

Ces actions, qui incluent le suivi des chauves-souris présentes, permettent de fournir des données et d’orienter la gestion pour la préservation locale et nationale d'espèces et de sites, notamment au travers des Plans d’Actions en faveur des Chiroptères Régional : https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/prac_occitanie_vf.pdf et National : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/PNA_Chiropteres_2016-2025.pdf

Un Comité de Gestion du site est en place depuis 2023.

Le Département s’implique également pour sensibiliser les scolaires sur ces enjeux, et le grand public par le biais de la « Nuit Internationale de la Chauve-Souris » organisée tous les ans : https://www.nuitdelachauvesouris.com/

Tunnel de Pomiro

Situé sur l’ancienne voie ferrée Eauze-Condom, ce tunnel abrite d’importants effectifs de chauves-souris en hibernation et/ou en transit sur la commune de Montréal-du Gers (Minioptère de Schreibers et Grand Rhinolophe). Des travaux de fermeture de l’accès ont été réalisés en partenariat avec le Conservatoire d'Espaces Naturels Occitanie.

Les Chauves-Souris, des petits animaux à préserver

Les chauves-souris sont des petits animaux présents sur l’ensemble des continents à l’exception de l’Antarctique. 1 400 espèces sont dénombrées dans le monde, dont 35 en France Métropolitaine et 22 dans le Gers.

Ces espèces sont mal connues et de nombreux préjugés les entourent.

Partons à la découverte de ces petits animaux discrets.

Description

Pourvues de poils et allaitant leurs petits, vous l’aurez deviné, les chauves-souris appartiennent à l’Ordre des Mammifères. Ce sont les seuls mammifères à pouvoir réaliser du vol actif. Les autres mammifères « volants », comme l’Ecureuil, planent mais sont incapables de remonter verticalement.

À la différence des oiseaux, les chauves-souris ont leurs membres supérieurs constitués par des doigts allongés et reliés par de la peau appelée patagium. Elles sont appelées chiroptères de part de ces caractéristiques, « Chiro » signifiant main et « Ptera » ailes, les mains ailées.

Dans nos contrées, elles sont nocturnes ce qui leur permet d’éviter la prédation des oiseaux diurnes. Malgré l’idée reçue que les chauves-souris sont aveugles, elles possèdent une bonne vision diurne et nocturne mais qui n’est pas suffisante pour la chasse de petits insectes et le déplacement dans des environnements encombrés comme les forêts.

Ainsi, elles utilisent un sens supplémentaire appelé l’écholocation. Elles émettent des sons très aigus, appelés ultrasons, qui vont rebondir sur les objets et les proies. L’écho de ces sons est ensuite capté et analysé par la chauve-souris émettrice. Ce sens très développé leur permet de chasser même des animaux immobiles.

Elles peuvent parcourir de grandes distances (de quelques kilomètres à plusieurs dizaines chaque nuit) à la recherche de leurs proies, les invertébrés (insectes et arachnides) qu’elles dévorent en grand nombre ! Au cœur de l’été ou en automne, leurs apports en nourriture et leur dépense énergétique liés au vol sont importants. Elles peuvent donc manger environ 2 000 insectes par nuit !

Cycle de vie

Le cycle de vie des chauves-souris est calé sur le cycle des saisons :

  • En hiver, elles hibernent dans des lieux humides et froids comme les caves, les grottes et tunnels désaffectés.
  • Au printemps, elles sortent d’hibernation, s’alimentent et changent de gîtes. Ces gîtes peuvent être distants de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres.
  • Au début de l’été, c’est la saison de la mise bas. Les femelles se regroupent en maternité où chacune donne naissance à un seul petit qui sera élevé jusqu’à l’automne. Les petits voleront au bout d’un ou deux mois, la mère enseignera les territoires de chasse et les gîtes secondaires.
  • En automne, c’est la saison des amours. Mâles et femelles se rassemblent pour se reproduire. C’est également la saison de changement de gîtes comme au printemps.

Menaces et préservation

Les chauves-souris sont des espèces sensibles et protégées. La destruction, le dérangement et la destruction de gîtes sont interdits par la loi.

De nombreuses activités humaines impactent le cycle de vie des chauves-souris. La destruction des territoires de chasse, la pollution lumineuse et les pesticides sont des causes de déclin importantes.

L’augmentation des énergies renouvelables (notamment des éoliennes) et l’isolation des bâtiments entraînent également des dérangements importants et la destruction d’individus.

Pour limiter ce déclin, il est possible de mettre en place des solutions efficaces telles que :

  • L’extinction des éclairages nocturnes,
  • Le maintien des gîtes naturels et dans les bâtiments,
  • L’absence d’utilisation de pesticides,
  • La conservation des boisements, des haies et des vieux arbres.

Vous avez des chauves-souris chez vous, contactez les coordinateurs régionaux : https://www.sfepm.org/le-groupe-chiropteres-national.html

Le Département accompagne également les porteurs de projet locaux mettant en œuvre des actions répondant aux objectifs du SDENS :

  • des opérations de valorisation de la biodiversité départementale : atlas des libellules du Gers, édition de posters sur l’avifaune du Gers.
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  • des opérations territoriales : étude de faisabilité et d’opportunité pour la création d’un Parc Naturel Régional en Astarac, Projet Life pour la Restauration des Coteaux Gascons.
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  • des opérations de gestion d’ENS dont il n’est pas propriétaire : acquisitions de parcelles, diagnostics écologiques, études pour la préservation d’espèces protégées, travaux de restauration écologique, créations de sentiers pédagogiques, aménagements pour l’accueil du public.
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À ce jour (période 2012-2023), 35 projets ont été portés par 15 bénéficiaires pour un montant total d’aides du Conseil Départemental de 312 347 €.

Pour consulter l'aide associée, rendez-vous sur la plateforme en ligne : mesdemarches.gers.fr