Investir : La gestion de la RD 1124 : un enjeu majeur pour le Département
La gestion de la RD 1124 : un enjeu majeur pour le Département
Le transfert des routes nationales aux Départements est une évolution majeure pour la gestion des infrastructures routières. La RN 124, désormais renommée RD 1124, est passée sous la responsabilité du Conseil départemental du Gers qui doit répondre au défi d’envergure que représente la mise à deux fois deux voies entre Gimont et L’Isle-Jourdain. Un chantier suivi par le service Etudes et Grands Travaux du Département.
L’opération de mise à deux fois deux voies est structurée en plusieurs volets : études, grands travaux et gestion foncière et environnementale. L’objectif est double : améliorer la fluidité du trafic et renforcer la sécurité routière sur cet axe stratégique reliant Auch à Toulouse.
Un chantier en plusieurs phases
Le projet est découpé en trois grandes phases :
- Phase 1 (jusqu’en décembre 2024) : réalisation des ouvrages d’art, incluant ponts et passages pour la faune, ainsi que la réorganisation des routes traversées par la RD 1124.
- Phase 2 (de juin 2024 à début 2026) : travaux de terrassement et assainissement de la section courante.
- Phase 3 (prévue pour 2026-2027) : pose des revêtements et équipements de sécurité.
L’objectif final est une mise en service début 2027, sous réserve des aléas climatiques et des arbitrages budgétaires.
Le Conseil départemental du Gers est désormais non seulement maître d’ouvrage mais aussi futur exploitant de la RD 1124. Cela permet d’anticiper les besoins d’entretien et d’optimiser les choix techniques dès la conception des infrastructures. Le Département a d’ailleurs déjà engagé en juillet 2025 un important chantier de renouvellement de la chaussée sur la D 1124 ( ex-N124), entre les communes de L’Isle- Jourdain et Pujaudran, sur une section de 3,5 kilomètres de 2x2 voies dans les deux sens.
Ce projet d’envergure, d’un montant d’ 1,25M€, témoigne d’une priorité claire : garantir la sécurité des usagers sur l’un des axes les plus fréquentés du territoire, avec un trafic journalier compris entre 25 000 et 30 000 véhicules. Le suivi des mesures compensatoires (voir par ailleurs), ainsi que la gestion des nouvelles infrastructures, restent des défis pour les prochaines décennies.
Avec ce projet structurant, le Département du Gers affirme sa volonté de moderniser son réseau routier tout en intégrant les enjeux environnementaux et sociaux liés à ces grandes infrastructures.
« Le projet constitue la dernière étape de la mise à 2x2 voies entre Auch et Toulouse, offrant des opportunités claires de désenclavement, attendues depuis plus d’un demi-siècle, mais aussi un confort certain pour les usagers quotidiens de cet axe. Au-delà d’une meilleure fluidité du trafic, l’infrastructure doit aussi permettre une amélioration significative de la sécurité routière. Enfin, l’environnement est au cœur du projet, avec une conception visant à concilier modernisation de l’infrastructure et respect du territoire gersois. »
Eric Gleyze, chef du service des Études et Grands Travaux
2X2 voies, l’enjeu environnemental
Au-delà des aspects techniques qui régissent le chantier de la 2x2 voies, Le Département a respecté les mesures environnementales posées par l’Etat. Suivant le principe « éviter, réduire, compenser », des actions sont mises en place pour limiter l’impact du chantier sur la faune et la flore locales. « L’objectif est d’éviter au maximum les dégâts sur l’environnement. Quand on ne peut pas éviter, on essaie de réduire l’impact sur le projet. Quand on peut ni éviter ni réduire, on essaie de compenser », explique Eric Gleyze, chef du service des Études et Grands Travaux.
Parmi ces actions, l’acquisition et la gestion de 12 hectares de forêts et plus de 30 hectares de zones agricoles en faveur des espèces protégées, l’implantation de passages ou d’aménagements pour la faune et la mise en place de clôtures de protection ou encore la relocalisation d’espèces végétales spécifiques comme la jacinthe de Rome ou le trèfle écailleux.
Un comité de suivi environnemental se réunit régulièrement pour faire le point sur ces mesures d’évitement, de réduction et de compensation. Elles seront suivies pendant 50 ans, afin de garantir leur efficacité. La coordination avec d’autres acteurs tels que la SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’établissement Rural) ou le Conservatoire des Espaces Naturels est par ailleurs essentielle pour assurer la pérennité des engagements pris.
En chiffres : Mise à 2x2 voies Gimont –L’Isle Jourdain :
- 13 km
- Mise en service programmée pour 2027
- Cout des travaux estimé : 142M€
- Plan de financement : Etat : 45%, Collectivités : 55% ( Région : 27,5%, Département : 27,5% (avec la participation depuis 2011 de Grand Auch Agglomération (2,88%) et depuis 2024 de la Communauté de communes Coteaux Arrats- Gimone (0,8 %) et de la Communauté de communes Gascogne Toulousaine (1,4 %). NB : Maitrise d’ouvrage du CD32 depuis le 1er janvier 2024, dans le cadre du transfert des routes nationalesNB : cette opération est placée sous maitrise d’ouvrage du CD 32 depuis le 1er janvier 2024, dans le cadre du transfert des routes nationales
- 27.5 % : taux de participation du CD32 à l’opération (autres = co-financeurs (Etat, Région,…)
- 30 Ha : surface du projet routier (route, accotements et accessoires de la route)
- 80 Ha : surface consacrée aux mesures compensatoires environnementales : acquisition et gestion de bois, haies, milieux naturels et agricoles
- 70 : nombre d’entreprises travaillant sur l’opération
- 30 000 heures : nombres minimal d’heures de travail par du personnel en insertion
- 2 M de m3 : volume de déblais de terre
- 43 000 T : poids d’enrobés pour la couche de roulement
La mission foncier environnement au cœur du projet
Derrière l’acquisition des terrains, la mission foncier environnement veille à réorganiser les parcelles impactées par les projets et à préserver les équilibres naturels. L’infrastructure traverse champs, haies ou bois : il faut compenser les agriculteurs, souvent par la restitution de terres ailleurs, pour maintenir la viabilité des exploitations. En parallèle, haies et bosquets sont replantés, de nouveaux accès sont créés pour limiter l’impact sur les paysages et les continuités écologiques. Objectif : adapter le territoire sans compromettre ses ressources agricoles et naturelles.
