Routes départementales : innover pour des infrastructures plus durables
De nouvelles techniques pour l'entretien des routes gersoises
Engagé dans la transition écologique, le Département du Gers mise sur des techniques innovantes pour entretenir son réseau routier. Depuis 2016, il utilise un liant à base d’émulsion de bitume, appliqué à basse température, réduisant ainsi consommation d’énergie et émissions de CO2.
Dernière avancée en date : une expérimentation prometteuse de couche de roulement à température ambiante, intégrant exclusivement des matériaux recyclés. Ce procédé évite l’usage de granulats naturels et de liants fossiles, tout en divisant par deux les émissions de gaz à effet de serre sur un kilomètre rénové.
Ces solutions s’inscrivent dans une démarche globale de développement durable, amorcée dès 2008 avec l’Agenda 21. Le Département privilégie le réemploi des matériaux, adapte ses techniques aux spécificités locales et veille à limiter l’impact environnemental à chaque étape des travaux. Chaque expérimentation fait l’objet d’un suivi rigoureux sur plusieurs années pour garantir sécurité, performance et durabilité sur l’ensemble du réseau routier.
Avec ces initiatives, la Direction Routes et Mobilités affirme son rôle de précurseur en matière d’innovation écologique. Un pas de plus vers des routes gersoises à faible empreinte carbone !
Sur le terrain : Un revêtement « vert » entre Bézéril et Samatan
Sur la RD4, le Département teste VEGEROAD, un enrobé biosourcé appliqué à froid sur un kilomètre de chaussée, en partenariat avec l’entreprise Colas. Composé à 30 % de granulats recyclés et d’un liant végétal issu de la sylviculture, ce revêtement réduit de moitié les émissions de CO2. Une première en France, suivie sur trois ans pour en évaluer la durabilité.
« Le Conseil départemental suit sur plusieurs années différentes expérimentations d’enrobé sur son réseau routier. Ces protocoles d’innovation répondent toujours à un souci d’économie et d’environnement, tout en préservant le confort et la sécurité des usagers. Nous observons l’évolution du produit dans le temps avant de lancer des chantiers de plus grande ampleur. »
Fabrice Bert-Latrille, directeur-adjoint routes et mobilités
Le laboratoire des routes du Gers : La science au service des infrastructures
Discret mais essentiel, le laboratoire des routes du Gers est un atout stratégique pour entretenir les 3 800 km de routes départementales. Intégré à la Direction Routes et Mobilités, il intervient à chaque étape des chantiers – chaussées et ouvrages d’art – pour contrôler, expertiser et conseiller.
Pourquoi un laboratoire en interne ? Pour plus d’efficacité, de fiabilité, de réactivité… et d’économies. Doté d’une cellule d’analyse mobile, le Département peut ainsi agir rapidement, mieux diagnostiquer les dégradations, cibler les travaux d’entretien, optimiser les réparations et s’assurer de la qualité des interventions. L’équipe surveille les matériaux utilisés – granulats, liants, enrobés – et vérifie le respect des cahiers des charges. En amont, elle valide les techniques adaptées au contexte local.
Pendant les travaux, elle effectue des essais pour contrôler la conformité des matériaux, que le chantier soit en régie ou confié à une entreprise. Température, contrôle visuel, état du support, compacité, adhérence et performance du produit… Tout est analysé in situ au laboratoire par trois agents dédiés à cette mission.
Ce laboratoire est aussi un levier d’innovation. Face aux défis économiques et environnementaux, de nouvelles techniques émergent. Pour garantir leur fiabilité, un suivi qualité rigoureux est indispensable : un rôle que le laboratoire joue pleinement, en apportant son expertise de proximité.
« Il existe de nombreuses techniques d’enrobé, notre rôle au laboratoire des routes est de nous assurer que les travaux sont menés dans les règles de l’art en procédant à des contrôles par échantillonnage sur les chantiers et à des analyses en laboratoire »
Fabien Fourès, Agent du laboratoire des routes
Le saviez-vous ?
Un enrobé est le matériau obtenu à partir d’un mélange de granulats et d’un liant hydrocarboné. Ainsi, le béton bitumineux ou les asphaltes sont des enrobés.
Sur le terrain : RD12, test pour l’enrobé 100 % recyclé
Sur la RD 12, entre Tirent-Pontéjac et Boulaur, le Département du Gers a mis en oeuvre une innovation écologique : l’enrobé AGRECO+, composé à 100 % de matériaux recyclés issus du rabotage des routes, avec un ajout de chaux hydratée. Appliqué à froid, sans chauffage à 160°C comme les enrobés classiques, il permet à la fois d’économiser de l’énergie et de limiter les émissions polluantes. Ce chantier pilote représente une réduction de 29 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 242 allersretours Paris-Bordeaux en voiture, ainsi que la préservation de 600 tonnes de granulats non renouvelables.
Plus respectueuse de l’environnement et de la santé des équipes, cette technique est testée sur 1 km de chaussée, soit 640 tonnes d’enrobés recyclés. Un suivi sur 4 ans permettra de vérifier sa durabilité et son adaptation aux contraintes gersoises
