Interview du Colonel Jean-Louis Ferres, Directeur départemental du SDIS 32

Questions au Colonel hors classe Jean-Louis Ferres, Directeur départemental des services d’incendie et de secours du Gers

« Notre force, c’est notre maillage territorial »

 

Pouvez-vous nous expliquer vos missions à la tête du SDIS?    

Je suis directeur d’établissement et chef de corps, nommé par le ministère de l’Intérieur. Mon rôle est de coordonner les actions de l’établissement sur le plan budgétaire, technique et opérationnel sous la double autorité du Préfet et du Département. Le SDIS travaille en lien avec toutes les collectivités et tous les services de l’État. J’ai également pour mission de mettre en oeuvre le projet d’établissement 2020-2025, qui est le fruit d’une réflexion collective et qui définit notre cap.

Et quel cap fixe cette feuille de route à l’horizon 2025 ?

Le projet d’établissement est composé de six volets qui déclinent 36 actions autour de quatre axes stratégiques : protéger et secourir toujours mieux les citoyens, donner du sens à l’action des personnels du SDIS et cultiver des valeurs communes, optimiser notre fonctionnement et faire du SDIS un acteur majeur du territoire. La réussite collective, la performance opérationnelle, l’innovation et la capacité à nous moderniser animent notre projet. Cette feuille de route nous permet d’adapter notre organisation aux évolutions de notre environnement, de notre temps et de l’inscrire dans une démarche d’amélioration continue.  À ce jour, nous avons réalisé 60 % des actions du projet d’établissement.

Qu’est-ce qui fait selon vous la force du SDIS 32 ?

Notre force, c’est notre maillage territorial. Nous avons cette chance de la proximité, avec 43 centres d’incendie et de secours répartis sur le territoire. Notre volonté est de maintenir ces centres qui fonctionnent essentiellement avec des sapeurs-pompiers volontaires d’astreinte. Ils représentent 94% de nos effectifs. Nous avons aujourd’hui le plus haut ratio de citoyenneté, avec plus de 600 sapeurs-pompiers par tranche de 100 000 habitants (cf. enquête annuelle et statistiques de la DGSCGC)  et une durée de service plus longue que la moyenne nationale. Sans oublier l’importante féminisation de nos équipes, qui atteint plus de 25,5 %.

Comment expliquez-vous la hausse constante des interventions ?

Cette hausse est essentiellement due à la demande sociétale, avec une population vieillissante, de moins en moins autonome. On intervient par exemple beaucoup sur les téléalarmes, ces interventions sont en hausse de 10 %. Les citoyens ont également plus facilement tendances à appeler les sapeurs-pompiers, parfois pour des situations qui ne sont pas des détresses sérieuses. C’est quelque chose que l’on peut regretter. J’ai envie de rappeler que le 112 et le 18 ne sont pas automatiques, qu’il faut vérifier la réalité de l’urgence avant d’appeler, faire appel à son bon sens pour ne pas mobiliser inutilement et maintenir la disponibilité des sapeurs-pompiers pour les détresses vitales et toutes les situations d’urgence.