La transmission au coeur du SIA 2024

Agriculture : Un salon sous le signe de la transmission

Anticiper la relève pour assurer l’avenir agricole et économique du Gers est devenu un enjeu crucial pour notre territoire. Un défi majeur que le Département a souhaité mettre en lumière à l’occasion du prochain Salon International de l’Agriculture, afin de sensibiliser l’opinion publique. 

Des futurs jeunes agriculteurs gersois, invités par le Conseil départemental, seront à Paris les ambassadeurs d’une identité agricole qui n’a pas dit son dernier mot.

Le Département aux côtés du monde agricole pour relever le défi de la transmission

Avec plus de 5 000 exploitations et 73 % de terres agricoles, le Gers est un des territoires les plus ruraux de France. 60% des agriculteurs ont aujourd’hui plus de 50 ans. La population agricole du Gers vieillit et de nombreux exploitants approchent de l’âge de la retraite sans avoir identifié de relève. Ce constat, observé à l’échelle nationale, prend une dimension particulière dans le Gers où l’agriculture façonne son identité culturelle et occupe une place centrale dans l’économie locale.

Avec deux installations pour dix départs, l’avenir agricole du territoire est clairement menacé. Les jeunes générations hésitent à s’engager dans une profession agricole souvent perçue comme exigeante, précaire et déconnectée des réalités contemporaines. Les coûts d’installation, les contraintes administratives et les incertitudes liées aux marchés agricoles rendent l’accès à la terre complexe pour les nouveaux entrants. Mais la relève existe. Des jeunes motivés et fiers de leur patrimoine agricole s’engagent encore dans ce métier malgré les difficultés. Le devoir des pouvoirs publics et des acteurs institutionnels est d’être à leurs côtés pour faciliter ces transmissions et ces installations.

Des jeunes prêts à prendre la relève

Le Conseil départemental a fait le choix, au-delà de ses domaines de compétence, de s’engager auprès du monde agricole pour donner de la visibilité à ces problématiques.

Le Salon International de l’Agriculture de Paris, qui se tiendra du 24 février au 3 mars prochain, proposera, ainsi, un espace de réflexion et d’échange autour de cette question cruciale de la transmission.

Pour en parler, des élèves des lycées agricoles de Mirande et de Riscle seront mis à l’honneur sur le stand du Gers. Ces ambassadeurs des futures générations d’agriculteurs et de viticulteurs gersois animeront des ateliers mettant en avant leurs savoir-faire et iront à la rencontre des médias et du public pour témoigner de leurs parcours, de leurs motivations et de leurs ambitions pour l’avenir. L’occasion aussi pour le Département de communiquer avec la Région Occitanie et ses partenaires institutionnels et associatifs sur les aides et les dispositifs d’accompagnement et de formation à la transmission.

À ce titre, le Département lancera en 2024 son « pack installation-transmission » avec une série d’aides complémentaires aux aides régionales (voir par ailleurs). Conscient des enjeux, le Conseil départemental s’engage à travers ce SIA 2024 dans une démarche pro-active de sensibilisation pour relever, avec l’ensemble des acteurs agricoles, le défi de la transmission dans le Gers.

Paroles de jeunes agriculteurs

Ils ont choisi de prendre la relève de l’exploitation familiale. Des jeunes des lycées agricoles de Mirande et de Riscle témoignent de leurs motivations et de leurs projets pour le futur.

SIA 2024 - Génération jeunes agriculteurs

BENJAMIN, 17 ANS  Terminale CGEVVA viti-oenologie à Riscle

« Ce qui me motive à reprendre l’exploitation viticole familiale, c’est de pouvoir la développer, j’ai plein d’idées et de projets en tête. Beaucoup de choses ont changé en 20-30 ans, en tant que jeunes nous avons, je pense pouvoir beaucoup apporter notamment sur la conduite, la gestion et la commercialisation. Nous avons aujourd’hui de nouveaux outils à notre disposition pour mener à bien ce développement. »

ANAÏS, 16 ANS  Première polyculture-élevage au lycée de Mirande

«  Après le baccalauréat je vais sûrement continuer sur un BTS. J’aimerais beaucoup m’installer sur l’exploitation de mon beau-père. J’aime la relation avec les animaux et c’est un métier où on est en contact avec l’extérieur, on n’est pas enfermé dans un bureau. C’est ça qui me plaît aussi. Les jeunes générations peuvent apporter du changement et du positif. On a souvent des préjugés sur les agriculteurs, mais ils jouent un rôle crucial pour nourrir les populations. »

VALENTIN, 17 ANS  Terminale polyculture-élevage au lycée de Mirande

« J’ai déjà un projet en tête pour l’avenir dont j’ai discuté avec ma famille. J’aimerais bien m’installer à la ferme familiale en y introduisant des porcs noirs. On ne m’a jamais poussé à prendre la suite sur l’exploitation familiale, ma famille sait que c’est difficile. Il faut être solide, ce n’est pas un métier facile et nous ne sommes pas beaucoup soutenus. Mais je n’ai pas peur de me lancer, l’élevage me passionne. Arriver à faire d’un animal né à la ferme un produit fini qui soit d’excellente qualité, c’est une fierté. »

 

« Le Département du Gers se rend chaque année au Salon International de l’Agriculture pour mettre en valeur ses producteurs et ses savoir-faire. Aujourd’hui, le Gers est perçu comme un territoire gastronomique d’excellence. Pour maintenir cette image, nous faisons évoluer la démarche qui l’entoure en mettant à l’honneur la transmission dans le milieu agricole. Soutenir l’agriculture de demain, c’est soutenir les producteurs de l’avenir. »

Les filières s'engagent

« La viticulture n’échappe pas aux réalités qui touchent le monde agricole. Les métiers de l’agriculture sont assez patrimoniaux, mais nous sommes aujourd’hui dans une société où les enfants n’ont pas forcément envie de faire le même métier que leurs parents. Nous n’avons pas assez intégré les jeunes qui ne sont pas issus de familles de viticulteurs, c’est là où une coopérative comme Plaimont a son rôle à jouer, en donnant les moyens aux jeunes qui souhaitent s’installer de se lancer. Pour cela, nous travaillons de concert pour lever les freins et tenter de les rassurer. Nous proposons un accompagnement sur les volets administratif, technique et économique pour permettre aux futurs vignerons de réussir. Il y a aujourd’hui en Gascogne des débouchés dans la viticulture  ».

Interview - Olivier Dabadie, Président de l'Union de vignerons