L'interview de Philippe Dupouy : Président du Conseil Départemental

Philippe Dupouy : Président du Conseil Départemental

L’année 2023 a été marquée par de nombreux défis : crise énergétique, inflation galopante, aléas climatiques…  Malgré les contraintes, le Département du Gers continue à mettre en oeuvre ses projets et ses engagements pour améliorer le quotidien des Gersoises et des Gersois. Le Président du Conseil départemental du Gers, Philippe Dupouy revient sur les actions phares menées en 2023 et sur les ambitions du Département pour cette année 2024.

L’année s’est achevée avec une nouvelle installation de médecin à Bézéril grâce au soutien du dispositif départemental #Dites 32. De nouveaux centres territoriaux de santé ont également vu le jour en 2023. Le Département va-t-il poursuivre cette politique engagée en faveur de la santé ?

Absolument. Nous avons la ferme intention d’assurer un accès équitable aux soins à tous les habitants du département et de continuer à favoriser l’installation de médecins libéraux grâce au dispositif #Dites 32, qui a déjà permis de faciliter l’implantation d’une cinquantaine de praticiens de santé sur le territoire.

Parallèlement, le Gers a connu une évolution positive en termes de salariat des médecins ces dernières années. Trois centres territoriaux de santé ont ouvert en 2022 et trois antennes en 2023, ce qui représente aujourd’hui 16 médecins salariés sur le département grâce à un effort continu du Conseil départemental pour renforcer la présence médicale et offrir des services de qualité à ses concitoyens.

En parlant d’offrir un service de qualité aux Gersois, le Département va lancer prochainement son application « Le Gers dans ma poche ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, après un long travail de développement, je suis ravi d’annoncer que « Le Gers dans ma poche » sera bientôt disponible. Cette application sera un outil précieux pour les citoyens, offrant des informations utiles sur les services locaux, les événements à venir et bien plus encore. Elle renforcera la connectivité entre les habitants et leur territoire.

En ce début d’année, le Département met également en place une ingénierie associative. Cette initiative est née de vos rencontres avec les associations lors de votre tournée cantonale, quel est son objectif ?

L’ingénierie associative que nous mettons en place vise à soutenir et à renforcer le tissu associatif local. Nous entendons accompagner les associations dans leurs projets, faciliter leurs actions sur le terrain et favoriser l’émergence d’initiatives citoyennes. C’est une démarche pro-active pour dynamiser notre vie associative, essentielle à l’équilibre social et économique de notre territoire.

Vous avez lancé de nombreuses initiatives de démocratie participative en 2023 avec la création de la commission consultative citoyenne et le lancement d’un nouveau budget participatif. Pourquoi ce mode de gouvernance vous tient-il à coeur ?

La commission consultative citoyenne est une démarche novatrice visant à impliquer directement les habitants dans les décisions qui impactent leur quotidien et leur territoire. Elle va travailler en 2024 sur une question centrale : « Comment le Gers peut-il devenir un territoire citoyen engagé pour la nature ? ». Les membres de la commission auront l’opportunité de dialoguer avec les acteurs locaux et proposer des actions concrètes pour promouvoir l’engagement du Département en faveur de la nature.

Quant au nouveau budget participatif, doté d’un montant d’1 million d’euros réparti sur 2 ans, son objectif est de donner la possibilité aux Gersoises et aux Gersois de porter un projet local qui leur tient à coeur. Ce BPG et la commission consultative citoyenne sont la traduction institutionnelle de notre conviction que tout citoyen, sans distinction, a le droit de contribuer de façon active aux décisions qui le concernent et de s’impliquer dans les choix qui façonnent son quotidien.

«  Le Département inscrira dans son budget 2024 des aides complémentaires aux aides régionales en faveur de la transmission agricole  »

Le Département a choisi de mettre à l’honneur cette année le thème de la transmission dans le cadre du prochain Salon de l’Agriculture. Une manière de tirer la sonnette d’alarme?

La transmission en agriculture est cruciale pour assurer la pérennité de notre sécurité alimentaire. Aujourd’hui, pour deux installations, le Gers compte dix départs à la retraite. On ne peut que s’en inquiéter et mon rôle en tant qu’élu est de sensibiliser nos gouvernants.

Au Salon de l’Agriculture, notre volonté sera de mettre en lumière la jeune relève de nos lycées agricoles qui se prédestine à reprendre une exploitation. Les témoignages de ces futurs agriculteurs sont essentiels et porteurs d’espoir. Ce sera aussi l’occasion de communiquer sur les différentes aides et initiatives visant à faciliter cette transmission, à soutenir les jeunes agriculteurs et à garantir la viabilité de notre agriculture gersoise. À ce titre, je peux annoncer que le Conseil départemental inscrira dans son budget 2024 des aides complémentaires aux aides régionales en faveur de la transmission agricole.

«  Face à la flambée des coûts, il faut prendre en main le destin énergétique du Gers et créer de la valeur ajoutée sur notre territoire.  »

Une nouvelle étape vient d’être franchie en matière de transition énergétique avec la création de la SEM ENR32. Que va apporter cette structure aux Gersois ?

Il s’agit d’un outil d’investissement et de développement des énergies renouvelables pour construire une politique départementale cohérente de production d’énergie verte, ceci afin de répondre aux besoins actuels et futurs des Gersoises et des Gersois. Face à la flambée des coûts, il faut prendre en main le destin énergétique du Gers et créer de la valeur ajoutée sur notre territoire. C’est avec cette démarche partenariale forte que nous y arriverons.

L’année débute avec une autre actualité-phare : le transfert des routes nationales. Quel bénéfice va en tirer le Département ?

Le transfert des routes nationales vers la responsabilité du Département s’inscrit dans une démarche de gestion plus locale et adaptée à nos besoins. Il me paraissait essentiel de récupérer au niveau départemental la gestion des routes nationales. D’abord, dans une logique d’homogénéité et de lisibilité pour l’usager. Ensuite, pour la prise en compte des enjeux de mobilité du territoire. Et enfin, dans un souci de cohérence en lien avec le retour à la vitesse maximale à 90 km/h actuellement en cours sur nos départementales.

2024 sera marquée par deux grands événements sportifs auxquels le Gers est étroitement associé, les Jeux Olympiques et le Tour de France. En quoi est-ce important pour le Département d’être partenaire de ces opérations ?

Il s’agit de deux événements exceptionnels qui vont offrir un rayonnement international au Gers et des moments de fête inoubliables aux Gersoises et aux Gersois. Le passage de la flamme olympique le 18 mai sera une première occasion de célébrer l’esprit sportif et les valeurs des JO, en mobilisant l’ensemble de notre communauté. Notre Département s’est engagé dès l’annonce des JO à Paris dans cette ferveur olympique en pilotant le dispositif Terre de Jeux, en collaboration avec les communes et les associations locales, pour faire vivre l’esprit du sport avant, pendant et après les JO.

Et avant les Jeux, le 12 juillet prochain, le Gers aura à nouveau l’honneur et la fierté d’être sur le parcours du Tour de France pour une nouvelle journée de fête autour du sport. Par les temps qui courent, recréer du lien entre les citoyens, à travers ces manifestations, est essentiel.