Le Département et les MNA

Mineurs non accompagnés : le Département aux avant-postes

Créée en 2018, la cellule des mineurs non accompagnés du service de Protection de l’Enfance du Département, a permis à plus de 850 jeunes poussés sur les chemins de l’exil de poursuivre leur parcours de vie en France. Nombre d’entre eux sont aujourd’hui des exemples de réussite, avec des parcours personnels et professionnels qui forcent le respect.

Tout mineur en danger, de nationalité française ou non, relève de la Protection de l’Enfance, dont le Département est aujourd’hui le chef de file.

Rêvant d’une vie meilleure en France, ils sont chaque année plusieurs milliers de mineurs à arriver seuls et sans ressources sur le territoire national, après un parcours migratoire souvent traumatisant. Il s’agit de garçons et de filles, le plus souvent âgés entre 15 et 17 ans, mais parfois aussi plus jeunes, en provenance d’Afrique et d’Asie, fuyant la misère, les guerres, la dictature ou le manque d’avenir. La priorité, dès leur arrivée sur le territoire gersois et conformément au cadre légal, est de les mettre en sécurité.

La cellule des mineurs non accompagnés (MNA) du Département du Gers a ainsi pour mission, en lien avec les services de l’État, de les accueillir et de les mettre à l’abri, le temps d’évaluer leur minorité et leur isolement familial. S’ils sont reconnus mineurs et sans famille, l’instance judiciaire émet une ordonnance de placement provisoire. Ils bénéficieront alors d’un suivi personnalisé jusqu’à leur majorité, et parfois au-delà, pour construire leur projet de vie dans le département d’accueil. « Ils aspirent à un avenir sécurisé et sécurisant avec un accès à la santé, à l’emploi, au logement. Nous construisons cet avenir avec eux, le jeune doit être acteur de son projet », précise Virginie Marchal, coordinatrice de la cellule MNA du Département.

Une envie de réussir

Une fois confiés au Département par décision judiciaire, la cellule MNA coordonne l’accompagnement global et adapté de ces jeunes en lien avec les Maisons d’Enfants à Caractère Social, les assistants familiaux, la Mission Locale, le CFA ou encore l’Éducation Nationale.

L’apprentissage de la langue française est une première étape du parcours d’insertion professionnelle. «  Ces jeunes ont une énergie incroyable, une envie de réussir qui peut les mener très loin  », constate Virginie Marchal, qui exerce par délégation l’autorité parentale sur ces jeunes, en l’absence de leurs représentants légaux. Elle est fière des parcours de ses protégés, qui doivent beaucoup à la qualité d’intervention des équipes éducatives et des partenaires. «  Nous partons toujours du potentiel du jeune pour construire les parcours. Nous ne baissons jamais les bras et surmontons les épreuves en les poussant à aller vers le haut, en favorisant toujours le travail comme facteur d’intégration  ».

L’accompagnement du Département est un maillon essentiel dans la construction de l’avenir et de la réussite sociale et professionnelle de ces jeunes. 100% sont aujourd’hui dans une dynamique professionnelle, dont 52% en formation professionnelle et 48% en situation de travail salarié.

« Le Conseil départemental est la collectivité cheffe de file en matière de Solidarité : les personnes vulnérables, isolées, les jeunes qui évoluent dans des contextes difficiles. Nous travaillons pour une solidarité qui mène à l’émancipation. Dans le Gers, chaque année, des dizaines de mineurs qui ont fui la guerre ou la famine, retrouvent une dignité, accèdent à un travail dont pour certains, avec une réussite reconnue. »

Charlette Boué, Vice-Présidente du Conseil départemental, en charge de la Solidarité

Les chiffres : 2023 a été l’année de tous les records pour l’accueil de mineurs non accompagnés en France. Dans le Gers le nombre de migrants mineurs pris en charge par le Département a augmenté de 85% en 5 ans, avec 163 jeunes suivis en 2023 contre 88 en 2018.