Dans les coulisses des Archives départementales

Les Archives départementales dans l'air du temps

Oubliez cette image désuète de vieux livres et documents poussiéreux sommeillant dans un sombre sous-sol ... Dans le Gers, les Archives départementales surfent sur l’air du temps. Elles ont pris avec succès le virage des nouvelles technologies et de la communication. Site Internet, réseaux sociaux, expositions, portes ouvertes, résidences d’artistes, ateliers grand public et animations scolaires font des Archives départementales un lieu connecté, unique et insolite, où le passé sert le présent et où la mémoire gasconne n’a jamais été aussi vivante.

Le bâtiment des Archives, situé au cœur du Parc de l’hôtel du Département, abrite des trésors inestimables, pas tant au niveau de leur valeur sonnante et trébuchante, mais dans l’importance qu’ils revêtent pour l’histoire, pour la mémoire collective et pour les particuliers en quête de leur passé. Car quoi de plus précieux que de retrouver les faits d’armes de son arrière-grand-père, de découvrir l’existence d’un vieil acte notarié ou encore de se plonger dans les annales de son ancienne école élémentaire ?

La salle de lecture du rez-de-chaussée permet de consulter gratuitement les archives sur simple demande. Autre option : Internet, qui recense de nombreux documents (registres paroissiaux, d’état civil, recensements de populations, registres matricules…) en ligne.

L’équipe des Archives départementales est composée d’une vingtaine d’agents, archivistes, magasiniers, secrétaires, restauratrices… tous dévoués à leur mission : les 4 C. «  Collecte, classement, conservation et communication  », précise Pascal Geneste, l’intarissable directeur des Archives, qui aime à rappeler l’importance d’une autre mission capitale, celle de service public : «  les archives font partie des compétences obligatoires du Département qui en assure la gestion depuis 1986  ».

90 % des archives sont issues des collectivités, des administrations publiques et des offices notariaux, complétées par des fonds privés produits par des particuliers, des entreprises ou des associations. À titre d’exemple, en 2022, les archives du rugby seront mises à l’honneur en prévision de la coupe du monde grâce à un important travail de collecte initié ces derniers mois en lien avec les acteurs de l’ovalie.

Une mission de service public

Ces milliers de documents des Archives, datés du XIe siècle, pour le plus ancien, à 2022 pour le plus récent, sont stockés sur 20 km linéaires, répartis en 23 magasins. Dans un contexte d’accélération de la dématérialisation documentaire, le service des archives planche actuellement sur le prochain système d’archivage électronique pour la conservation de ces données numériques, devenues la norme, et dont il faut garantir l’authenticité et l’intégrité.

Le service souhaite mobiliser les Gersois dans cette quête d’archives pour enrichir ses fonds privés, mais surtout pour entretenir et partager cette mémoire collective gersoise... Alors à vos greniers !

 

Zoom sur les restauratrices du patrimoine

«  Les documents sont nos patients  »

La métaphore médicale prend tout son sens lorsqu’elle est employée pour qualifier les missions des deux jeunes restauratrices des Archives départementales, à ne surtout pas confondre avec celles du relieur. Morgane Vaucher et Sophie Rossato y tiennent, «  il ne faut pas faire l’amalgame ».

Toutes deux sont diplômées du très prestigieux Institut national du Patrimoine et affichent plusieurs années d’études au compteur. Il faut bien cela pour ces «  chirurgiennes  » du patrimoine. «  Les documents sont nos patients. Nous posons un diagnostic avant de décider du traitement qui doit être le plus réversible possible. Nous effectuons des interventions préventives et curatives en respectant un protocole et une déontologie, comme les médecins  », explique Sophie. De leurs mains habiles au toucher minutieux, elles manipulent les documents avec un soin tout particulier. Certains outils employés, scalpels, spatule, etc., sont d’ailleurs identiques à ceux utilisés en milieu médical.

Livres, registres, manuscrits, parchemins… les écrits en attente de soins, ne manquent pas et nécessitent parfois des semaines, voire des mois de travail. «  Ce qui les rend le plus souvent malades, c’est l’humidité, le feu, la poussière, la lumière, l’homme ou encore les insectes  », souligne Morgane, «  on conserve ce qui existe, mais surtout, on ne réécrit rien !  ». Une règle d’or. Aux Archives départementales on ne plaisante pas avec le patrimoine public, «  nous sommes dépositaires de ce bien commun qui ne nous appartient pas, notre mission est de le transmettre aux prochaines générations  », rappelle Sophie.

Exposition ciao italia !

L’événement des Archives départementales

Après le succès, l’an dernier, de l’exposition consacrée au paléontologue gersois Édouard Lartet, les Journées du Patrimoine inaugurent une nouvelle exhibition consacrée à l’immigration italienne.

« Ciao Italia ! » reprend la grande exposition nationale du Musée de l’histoire de l’immigration, agrémentée d’archives gersoises.

Une exhibition à découvrir du 17 septembre au 16 décembre 2022, accompagnée d’un riche programme de conférences et d’ateliers.

Retrouvez tous les rendez-vous des Archives départementales sur www.archives32.fr et sur les réseaux sociaux.

Le saviez-vous ?

Un demi-siècle d’histoire gersoise est désormais accessible en ligne !

Les Archives départementales se sont associées à l’INA pour proposer une fresque historique multimédia du Gers associant documents sonores, vidéos et manuscrits accessibles au grand public à partir d’une recherche par mots-clefs.

«  Regards sur le Gers  » est le fruit d’un travail collégial, un outil à la fois pédagogique et récréatif, accessible à tous sur le site Internet fresques.ina.fr/regards-gers.